Octobre

Lundi 4 octobre, 0h10
Je finis de taper la correction de la colle concoctée pour mes étudiants de pharmacie. Dans l’épreuve de vocabulaire, le mot lithium dont Edouard Zarifian rappelle la propriété majeure : « il empêche - totalement ou en partie - les rechutes de dépression grave et d’excitation euphorique qui se succèdent dans l’affec­tion appelée psychose maniaco-dépressive. »
Tout à fait mon comportement en ce moment : je cumule les contrastes d’humeur. Devrais-je m’en remettre à une cure psychotropique ? L’écriture devrait faire l’affaire.
Très agréable soirée samedi avec Sandre, Jean-Philippe, l’adorable Florence et une de ses amies, Estelle.
Vu le der des der de Kubrick Eyes... shot (moi et l’anglais !). Intéressante approche des maîtres du monde, vus du côté loisirs orgiaques. Très beau popotin de N. Kidman.

Mercredi 6 octobre, 0h16
A trois heures du matin, fini la vingtaine, mes trente ans auront sonné. Quel tournis ce temps qui passe. Trente ans ! ça commence à sentir un peu le moisi ! Situation précaire, mais de passionnantes choses à accomplir, cette thèse qui n’avance pas...
J’ai repris la lecture du Journal littéraire de Paul Léautaud, au volume XIII. Un vrai plaisir de retrouver la fluidité simple de ses mots, la narration de ses journées (en pleines Seconde Guerre mondiale).
Bilan très mitigé de ce bon morceau de mon vécu. Mon Journal, tenu depuis 1991, est là pour en témoigner.
A l’écran, sur Arte, une probable adaptation d’écrits de Sade. Beaucoup de chattes et de seins en gros plans, mais pas une action fornicatrice.

Mardi 12 octobre, 0h30
Repris la lecture de Léautaud, volume XIII, 1940. Un bien agréable rendez-vous littéraire lorsque je trouve le temps et que l’attention demeure. Et le papier du Mercure, un délice au toucher.
Demain soir tard, une petite concession au grégaire : je serai parmi les premiers spectateurs de La Menace fantôme.

Mardi 21 octobre
Minuit arrive à grande aiguille pour achever cette journée. Je dois maintenir le lien avec ce Journal, même si le décousu doit en être la règle.
Le rapport avec Sandre s’est un peu distendu, certainement parce qu’elle vit une accroche affectivo-sexuelle. Ce n’est sans doute pas plus mal comme cela. Ma psychologie est parfois curieuse : sujet à la démoralisation envieuse lorsque je la sens jouir, ou tout au moins exulter à l’évocation de bons moments vécus avec cet alter ego transitoire ; l’impression que le passé partagé se dégonfle piètrement face à l’enthousiasme affiché. Au contraire, ma nature se ragaillardit lorsque je la sais en détresse et susceptible d’avoir besoin de mon soutien affectueux. Un caractère de merde, pour résumer. Voilà pourquoi un contact moins fréquent sera salutaire pour nous deux.
La complicité amicale avec Jean-Philippe D., directeur de l’hôtel R., est en revanche en situation d’enrichissement. Moi qui ne suis pas en quête de contacts masculins, je crois avoir là un authentique ami.
Le sentimental n’est en rien fixé. Un peu de ménage de-ci de-là pour ne conserver qu’un lien charnel avec Flo du Domaine. En revanche, une vraie séduction ressentie par le contact de Florence P., ex. du Domaine que Jean-Philippe devrait tenter de courtiser en vue d’une vraie histoire d’amour. Le veinard.
Lundi prochain, je passe par la capitale : petite halte jusqu’au lendemain fin d’après-midi pour aider Shue dans la finalisation de sa thèse ; puis, départ pour l’Aisne. Au programme : troisième ou quatrième audience pour la SCI au TGI de Laon, récupération de l’original L’enseigne à Lyon et, je l’espère, d’un exemplaire de la réédition, et enfin interview de Heïm pour le premier CD sur sa vie.
Après ce rapide, mais nécessaire tour d’horizon, qui reste très incomplet, je rejoins le coin de mon traversin...

Samedi 23 octobre
Loupé l’avant minuit cette fois. Naissance d’un jour pour annoncer la mort du benjamin de l’épopée heïmienne : Gilles C., l’oncle de Karl, frère de Sally. Heïm m’a appris la nouvelle hier en début d’après-midi. 49 ans, attaque cérébrale. Terrible impression... et ça n’est que le début de l’hécatombe.
Papon a été arrêté en Suisse et les politiques sont heureux de cette mascarade. Dans le même temps, on ne rechigne pas à accueillir en grande pompe, jusqu'à Lyon d’ailleurs, le sanguinaire potentat chinois au nom imprononçable. Pitoyable.

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